Selon la légende, l’ermite Chan San Feng vit un serpent attaqué par une grue, répondre par des mouvements ondulatoires et souples venir à bout des attaques directes et brutales de l’échassier. San Feng en conclut que la souplesse et l'habileté pouvaient surpasser la force et l'agression.
Le tai chi Chuan est un art martial basé sur la philosophie chinoise du yin et du yang. Il développe l'utilisation du Yi (l'esprit) pour conduire le Qi (force de vie) dans le corps. Écouter, sentir, absorber, détourner puis riposter est un enchaînement logique du Yin vers le Yang.
La lenteur nous fait découvrir la partie immergée de l’iceberg, celle qui nous concerne intimement, car l’autre partie, visible, concerne seulement notre extérieur. Sa pratique amène à regarder à l’intérieur de soi-même et pas seulement vers les autres. La lenteur nous fait entrer dans un autre monde.
Le pratiquant de Tai chi Chuan est à la recherche de l'efficacité du geste avec un minimum de dépense physique. La recherche de la détente nécessaire chemine vers une maîtrise du tonus qui vise l’élimination des tensions excessives inutiles.
La lenteur facilite l'acquisition de ce contrôle tonique synchronisé avec une respiration qui s’harmonise, l'effet aérobie est maximal.
Cette coordination est obtenue par le lâcher et non pas par la volonté, laissant l’esprit disponible pour la méditation.
L'effort est réel, même s'il paraît modéré lors d'un enchaînement de Taichi Chuan, et reste toujours totalement adapté aux capacités de chaque pratiquant quel que soit son âge et sa condition physique.
Un maître chinois auquel on demandait à quoi peut servir le Taichi Chuan répondit :
« A faire que lorsque j'aurais vraiment compris ce qu'est la vie, il me restera encore suffisamment d'énergie pour la vivre pleinement jusqu'au bout. »
Cheng Man Ching